[singlepic id=213 w=320 h=240 float=left]Le marché allemand des médicaments remboursés connaît en ce premier trimestre 2010 un recul de 5 %, à 9,7 milliards d’euros. Il progressait encore de 3,1 % en 2010. Les rabais obligatoires imposés par les caisses d’assurance-maladie à l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament dépassent désormais le milliard d’euros. La loi dite de restructuration du marché pharmaceutique, qui écrase les prix des spécialités, commence à produire les effets escomptés.
Les dépenses en médicaments (vaccins et tests de diagnostics inclus) remboursées par les caisses d’assurance-maladie allemandes s’élèvent entre janvier et avril inclus à près de 10 milliards d’euros en prix de vente officine, déductions faites des rabais obligatoires consentis par les fabricants et les officines, mais sans inclure les économies découlant des contrats de rabais. Le marché du remboursé en ainsi outre-Rhin en baisse de 5 % en valeur par rapport à la même période en 2010, pour un volume de produits s’élevant à 229 millions d’unités vendues (+ 0,5 %), selon IMS Health. Cet effondrement dans les dépenses en médicament est à relier aux différentes mesures adoptées au plan de la politique de santé, et plus particulièrement suite à la loi relative à la restructuration du marché pharmaceutique (AMNOG) de janvier 2011.
Ainsi la loi d’août 2010 portant réforme de l’assurance-maladie publique, présentée par le gouvernement Merkel et votée par le Parlement, a dans un premier temps permis de limiter les dépenses en médicament. En plus d’un moratoire sur les prix jusqu’en 2013, elle a imposé une augmentation des rabais obligatoires à 16 % consentis par les industriels sur les prix fabricants des produits prescrits par ordonnance et protégés par un brevet, mais non soumis à la liste des prix de référence en vigueur de longue date outre-Rhin. les autres spécialités pharmaceutiques ont vu le montant des rabais obligatoires demeurer à leur montant antérieur : soit 10 % pour les génériques et 6 % pour les préparations sous brevet, vendues avec ou sans ordonnance et non soumises aux prix de référence (Festbetrag). Ces règles sont entrées en vigueur en 2011 avec l’application de la loi AMNOG. Avec cette dernière, pour la première fois les caisses maladie privées ont profité des calculs associés aux rabais obligatoires. Enfin, les grossistes répartiteurs doivent également depuis cette année consentir une réduction de 0,85 % sur les prix de vente des produits des laboratoires pharmaceutiques. Une mesure qui réduit in fine d’autant le prix de vente officinal. Au total, les rabais imposé aux officines par boîte de médicament vendu sur ordonnance, et reversé aux caisses maladie, est passé de 1,75 euros à 2,05 euros.
1,2 milliards rétrocédés
Les réductions obligatoires imposées aux acteurs de la chaîne du médicament se sont ainsi élevées à quelque 1,2 milliard d’euros pour les quatre premiers mois de l’année 2011. La seule augmentation des droits nouveaux imposés en 2011 aux fournisseurs de services a entraîné une note de 749 millions d’euros pour les fabricants de spécialités pharmaceutiques. A ce montant s’ajoute 415 millions d’euros de rabais de la part des officines et 55 millions de la part des grossistes répartiteurs. Cet ensemble de mesures prises à l’encontre du médicament devrait permettre de couvrir en année pleine une part non négligeable du déficit de l’assurance-maladie.
Jean-Jacques Cristofari
[Source IMS PharmaScope Allemagne]
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Le marché pharmaceutique allemand en 2010 en quelques chiffres
Chiffre d’affaire des spécialités vendues en officine : 31,9 milliards d’euros (+ 3,4 %)
Montant des rabais obligatoires consentis par les fabricants : 2,7 milliards d’euros (+ 1 %)
Répartition des dépenses remboursées par l’assurance maladie légale :
– Spécialités sous brevet : 32,5 %
– Génériques : 30,2 %
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Journaliste spécialisé en économie de la santé En savoir plus ...