Ventes de vaccins en Europe : Pfizer rafle la mise

Ventes de vaccins en Europe : Pfizer rafle la mise
mars 17 16:00 2021 Imprimer l'article

Quelque 600 millions de doses de vaccins ont été distribuées dans l’Union européenne à la date du 17 mars. Le laboratoire Pfizer domine ces livraisons avec 67 % de parts de marché.

Trois mois seulement après le lancement du vaccin contrela Covid-19, les acteurs dominants du marché sont en place et les cartes bien distribuées. Sur le marché des vaccins vendus dans l’Union européenne, le laboratoire Pfizer se taille la part du lion, avec 43,412 284 millions de doses livrées pour un chiffre d’affaires de 520,947 millions d’euros, selon un tarif estimé à 12 euros par dose vendue (selon les chiffre donné par le ministre belge de la santé, Eva De Bleeker, paru sur Twitter). AstraZeneca se situe en 2è place, pour peu que son vaccin ne soit pas retoqué par l’Agence européenne du médicament (EMA), avec 15,866 millions de doses et un CA de 28,242 millions d’euros (25 % de part de marché). Suivent : Moderna, avec 58 millions d’euros de CA et 3,8 millions de doses vendues, SinoPharma (550 000 doses et 16,5 millions d’euros de Ca) et Sputnik V ( respectivement 146 000 doses et 1,194 millions d’euros). Ces deux derniers laboratoires ont effectué leurs ventes dans les pays de l’Est de l’Europe.

 » La valeur de 624 millions d’euros correspond au total de 64 534 641 vaccins distribués par divers fabricants, note Oliver Scott de Finbold, qui a effectué ces calculs. Les données sur la distribution des vaccins par pays sont fournies et peuvent être consultées sur l’outil COVID-19 Vaccine Tracker du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. « 

Le total des vaccins délivrés ne représente que 4% de l’objectif de vaccination fixé à environ 1,09 milliard de doses ou 70% de la population ciblée de l’UE / EEE (adultes de plus de 18 ans, vaccination complète). Il faudrait donc déployer 17,5 fois plus de vaccins pour que l’objectif soit atteint.

Le lancement de la vaccination a atteint des retards, variables selon les pays, dus à des contraintes de fabrication et d’approvisionnement, du fait des capacités de production des laboratoires. « Cependant, la principale cause du ralentissement de l’adoption des vaccins est l’hésitation du public à l’égard des questions de sécurité, note encore Oliver Scott. Les récents doutes émis sur le vaccin Oxford-AstraZeneca – dans l’attente des conclusions de l’EMA – risquent de renforcer le camp des anti-vax et de retarder un peu plus la couverture vaccinale des populations.

Les parts de marché par laboratoire (source Finbold)

Hausses de prix en vue

Pfizer, leader mondial du médicament, profite donc de sa place de leader sur ce marché où il est entré en premier avec succès avec un vaccin qui n’a présenté aucun incident ni effet secondaire majeur. « Dans les mois à venir, le fabricant américain de médicaments pourrait gagner plus grâce aux vaccins après que les dirigeants ont annoncé leur intention d’augmenter le prix après la pandémie« , ajoute encore l’analyste. « Dans l’ensemble, la tarification des vaccins a mis en lumière la pratique de l’industrie pharmaceutique où les acteurs facturent des prix différents à différents clients pour le même produit.  » Cette pratique pourrait être remise en question dans les mois à venir sous l’effet de campagnes d’opinion publique qui réclament la mise en place de « licences obligatoires » pour ces vaccins dans le cadre d’une pandémie mondiale. L’OMS devrait trancher sur ce sujet tôt ou tard.

J-J Cristofari

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A propos de l'auteur

Jean Jacques Cristofari
Jean Jacques Cristofari

Journaliste spécialisé en économie de la santé En savoir plus ...

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