[singlepic id=208 w=320 h=240 float=left]L’Union fédérale des pharmacies de vente à distance (1) ou BVDVA tenait cette semaine son congrès annuel à Berlin. L’organisation, dirigée par Christian Buse, pharmacien d’officine à Lutherstadt Wittenberg, au sud-est de Berlin, qui réunit en son sein 38 « pharmacies à distance », considère que les ventes de médicaments par correspondance – via Internet – continuent à marquer des points en Allemagne. Elle prône une dérégulation des prix des médicaments vendus en officine, qu’ils soient remboursés ou d’automédication sans ordonnance.
« En raison de l’acceptation sans cesse croissante du e-commerce, nos membres s’attendent à une augmentation considérable de leur chiffre d’affaires dans le domaine des médicaments vendus sans ordonnance », commente en ouverture de son congrès annuel le président du BVDVA. Ce dernier qui vient de voir ses membres autorisés à vendre à distance des produits vétérinaires à toutes les chances de se réjouir. Sur les 21 441 officines que compte l’Allemagne, 2 600 ont à ce jour obtenu une autorisation de commercer à distance avec les assurés sociaux des caisses d’assurance d’outre-Rhin. La plupart réalisent cette activité en plus de leur travail classique de pharmacien de ville ou de campagne. « Selon nos estimations, environ 40 pharmacies allemandes de vente par correspondance sont réellement actives. Nous entendons par là les pharmacies de vente par correspondance, qui réalisent quelque 1000 envois par jour », ajoute Christian Buse (photo), qui vend des médicaments via le site Internet « My Care ». Ces enseignes figurent au nombre des nouvelles formes de la dispensation de médicament, en général de produits sans ordonnance (ou dit OTC) qui emploient en moyenne 50 employés ou plus, et sont souvent, selon le BVDVA, situées dans des régions économiquement pauvres.
« osez la concurrence »
[singlepic id=209 w=320 h=240 float=right]Pour son 4ème Congrès, l’Union fédérale a choisi un thème mobilisateur sous le titre « Vente de médicament par correspondance : osez davantage la concurence ! » Car les membres du BVDVA estiment que leur activité a désormais le vent en poupe. Autorisées depuis une dizaine d’année en Allemagne, leur commerce a réellement décollé sur la période récente. Ainsi sur un marché des produits vendus sans ordonnance de l’ordre de 6,8 milliards d’euros, les officines de ventes à distance avancent réaliser un chiffre d’ affaires de l’ordre de 65,9 millions d’euros soit une part de marché d’environ 1 %. Sur certains segments de ce marché des médicaments en accès libre, tel les produits en cardiologie ou pour la circulation sanguine, leur part de marché est même montée jusqu’à 19 %, selon des données d’IMS Health. En 2010, le commerce de ventes à distance pour les préparations contre la toux et le rhume a même connu une croissance supérieure à 16 %, analyse encore cette dernière société. Parmi les autres bestsellers du Top des ventes à distance de produits sans ordonnance (au CA supérieur à 200 millions d’euros) figurent également les produits ORL (13 %), des analgésiques, des anti-douleurs musculaires et articulaires (12 %). Ainsi alors que le marché des produits prescrits connait en Allemagne, comme en France, une légère stagnation, voire même un recul pour certains produits princeps, les ventes par correspondance vivent une croissance à deux chiffres qui réjouit les officines qui installées sur ce marché.
[singlepic id=211 w=320 h=240 float=left]Ces dernières, par la voix de leur organisation faîtière, ont demandé à Berlin la suppression pur et simple des prix fixes pour les produits sous ordonnance vendus en officine. Ils espèrent ainsi que les pratiques concurrentielles en vigueur pour les produits OTC – pour lesquels les pratiques de discount sont légion – puissent bénéficier aux spécialités prescrites. « Une telle mesure pourrait créer une réelle concurrence par les prix et les services entre les officines, au bénéfice du patient et de l’efficience du système de santé », plaide le président du BVDVA. Alors même que le gouvernement allemand vient de durcir les mesures adoptées à l’encontre du médicament, il y a peu cependant de chances qu’une telle demande soit retenue.
Jean-Jacques Cristofari
(1) Bundesverband Deutscher Versandapotheke
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Les officines de ventes par correspondance les plus connues des Allemands
(Citations spontanées)
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(Source : Rôle à venir du commerce par correspondance des pharmacies allemandes, par Sempora, Euroforum, Munich, avril 2011)
Journaliste spécialisé en économie de la santé En savoir plus ...