[singlepic id=441 w=320 h=240 float=left]Deux initiatives nouvelles vont consacrer plus de 380 millions d’euros à des investissement dans des sociétés du secteur des sciences de la vie. La somme devrait amener une bouffée d’oxygène intéressante pour les jeunes sociétés de biotechnologie en quête de financements.La première initiative émane du Wellcome Trust (photo), une des fondations pour la recherche médicale les plus renommées. La seconde inaugure une nouvelle forme de partenariat en associant directement l’industrie pharmaceutique au capital-risque au sein d’un Fond.
Le Wellcome Trust vient ainsi d’annoncer le lancement d’un nouveau projet dont la vocation est d’investir dans des technologies émergentes des secteurs de la santé et des sciences de la vie. Baptisée pour l’instant « projet Sigma », l’initiative est créditée d’un budget de 200 millions de livres (239,3 millions d’euros) prélevés directement sur la dotation de la fondation. Les investissements ont vocation à être réalisés dans des projets en phase précoce et dotés d’un potentiel de développement significatif. Ici, le Wellcome Trust se positionne comme un investisseur à long terme et prévoit de prendre en propre et de conserver des participations au sein dans les sociétés lesquelles il aura investi. Le projet Sigma sera piloté par des vétérans du financement des sciences de la vie, son président étant Nigel Keen, par ailleurs président de plusieurs sociétés du secteur (Oxford Instruments, Laird, Bioquell, Deltex Medical) tandis que son pdg Martin Murphy était précédemment partenaire en charge des opérations européennes au sein de la société de capital risque MVM Life Science Partners, spécialisée dans les sciences de la vie et de la santé.
GSK et J&J s’associent à Index Ventures
Parallèlement, à l’occasion de BIO Europe Spring qui vient de se clôturer à Amsterdam, la société de capital risque suisse Index Ventures confirme son intérêt et son engagement dans les sciences de la vie avec l’annonce du lancement de son premier fonds dédié exclusivement à ce secteur. Doté de 150 millions d’euros, ce fonds a été abondé grace au soutien financier des principaux partenaires d’Index Ventures. Mais surtout, deux groupes pharmaceutiques majeurs, GSK et Johnson&Johson, viennent eux aussi contribuer au financement du nouveau fonds. Si ces derniers possèdent déjà leurs propres structures de financement avec les fonds de corporate venture SR One pour GSK et Johnson&Johnson Development Corporation pour J&J, cette opération marque un partenariat encore inédit où la pharma tend la main au capital risque pour aider à l’émergence des futures jeunes pousses qui l’aideront peut-être à garnir demain son portefeuille de médicaments.
Dans la pratique, le nouveau fonds d’Index Ventures se concentrera d’abord sur des projets en Europe, mais aussi aux Etats-Unis. L’objectif ici est de stimuler l’innovation en investissant dans des projets à un stade précoce. Ces projets devront porter sur des technologies ou des produits faisant intervenir des mécanismes d’action first-in-class ou best-in-class et visant à répondre à des besoins médicaux encore non satisfaits.
[singlepic id=442 w=160 h=120 float=left]L’arrivée de GSK et de J&J parmi les financeurs du nouveau fond d’Index s’accompagne classiquement de la nomination de représentants des deux groupes parmi les membres du comité scientifique de sélection d’Index Ventures. Pour GSK, il s’agit de Moncef Slaoui, directeur de la R&D (photo ci-contre) et de Paul-Peter Tak, responsable de l’unité Traitement de l’immunoinflammation. Pour J&J, les représentants seront deux des directeurs de la R&D du groupe, Paul Stoffels et Bill Haid. Ceux-ci siègeront avec les cinq représentants d’Index Ventures : Francesco De Rubertis (photo ci-dessous)[singlepic id=443 w=160 h=120 float=right], Kevin Johnson, Michele Ollier, Roman Fleck, and Remy Luthringer, au comité scientifique. La société de capital risque précise toutefois que les décisions finales d’investissement restent de son seul ressort. De la même manière, les règles de financement et les procédures de fonctionnement seront identiques à celles déjà en vigueur pour les précédents fonds d’Index Ventures qui, depuis sa création en 1996, a déjà investi dans plus d’une quinzaine de start-up biotech dont Addex, Cellzome, Micromet, Molecular Partners, Novocure et Profibrix.
Anne-Lise Berthier Rédactrice en chef de BioPharmAnalyses