[singlepic id=143 w=320 h=240 float=left]Alors que l’Ordre des Pharmaciens et les syndicats d’officine se déclarent en France peu favorables sinon opposés aux ventes de produits de médication officinale non remboursés (ou OTC en libre accès) via l’Internet, – ce que ne permet pas encore notre règlementation -, nos voisins Allemands, qui s’y livrent depuis 2004, voient les ventes par correspondance de ces mêmes produits s’envoler.
Les pharmacies d’officines allemandes qui, depuis une décennie, vendent des médicaments par correspondance, en adossant leur boutique en dur à des sites internet proposant des médicaments, généralement non prescrits, se développent à contre courant du marché pharmaceutique. Tandis que le marché officinal stagne et que celui de l’OTC recule de 1,1 % dans les pharmacies « en dur », à 6,8 milliards d’euros, les officines de ventes à distance ont vu en 2010 leur chiffre d’affaires de médicaments non remboursés par les caisses maladie croître à + 8,7 % pour atteindre 892 millions d’euros pour 72 millions d’unités délivrées. » Ce développement montre à quel point les pharmacies de vente par correspondance sont aimées des consommateurs allemands » note IMS Health qui publie les données sur l’évolution du marché total du médicament outre-Rhin.
Génériques sous pression
Ainsi en 2010, ce dernier a progressé de + 3,3 % en 2010, à 30,2 milliards d’euros (en prix fabricants HT). Le marché ville, qui représentent 76 % du total, évoluant au même rythme (+ 3%), tandis que les ventes au secteur hospitalier (4,2 milliards d’euros) croissent plus fortement, à + 5,5 %. Le marché officinal connaît, comme en France une faible progression de + 0,8 % à 24,576 milliards d’euros, dont les produits de prescription forment la plus grande part (20,570 milliards d’euros). Sur ce dernier marché, les génériques représentent 4,854 milliards d’euros , en hausse de 0,3 %. Sur 529 millions de boîtes de génériques vendues outre-Rhin, 57 % font l’objet de pratiques de discounts obligatoires de la part des caisses d’assurance-maladie obligatoires. Certains produits ont vu leur prix chuter jusqu’à 80 % (comme la simvastatin, un anticholestérol), d’autres de plus de 60 % (tel l’ibuprofen). Un cauchemar auquel espèrent échapper les fabricants de génériques en France.
Jean-Jacques Cristofari
Journaliste spécialisé en économie de la santé En savoir plus ...