Qualité du système de santé : la confiance des Français est à la baisse

Qualité du système de santé : la confiance des Français est à la baisse
mars 04 17:41 2011 Imprimer l'article

[singlepic id=138 w=320 h=240 float=left]Alors que le ministère de la Santé mobilise pour le 9e anniversaire de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, le CISS publie les résultats de son baromètre. Ce dernier montre une baisse significative de la confiance des Français quant à la qualité de leur système de santé. 2/3 des Français s’estiment par ailleurs moins confiants dans l’industrie du médicament et 65% affirment qu’il faut « encadrer l’installation des médecins pour les amener à exercer dans les zones où ils sont absents ». Analyse.

Les années se suivent et se ressemblent en matière de santé publique. L’année 2010 avait été affectée par la grippe H1N1 et la gestion catastrophique de cette dernière par les pouvoirs publics. 2011 voit éclater un autre scandale, relatif cette fois aux mésusages et aux dégâts provoqués par le Médiator. Il n’en fallait pas plus pour voir la confiance qu’ont les Français dans leur système de soins en 2011 baisser de quelques points par rapport à l’année précédente (1). Ainsi, selon le Collectif interassociatif sur la santé, « le pourcentage de Français satisfaits quant à l’information sur leur état de santé délivrée par leur(s) médecin(s) passe de 89% à 84% « . Les résultats sont identiques quand on les questionne sur la prise en compte par leur(s) médecin(s) de leurs attentes et demandes dans les soins et traitements préconisés.

L’enquête met également en évidence une baisse de plus de 4 points du pourcentage de Français satisfaits de l’information délivrée sur les actions à mener en cas de problème suite à un acte de soin : 66% cette année, contre 70% l’année dernière. Par ailleurs, l’information concernant la qualité des soins que nos concitoyens vont recevoir lorsqu’ils se rendent chez un professionnel de santé en France suit la même baisse : le pourcentage de personnes se déclarant « bien informées » passe en 2011 de 84% à 79 %. Enfin, ils ne sont plus que 53 % cette année à s’estimer satisfait de l’information reçue quant au coût des soins et à leur prise en charge, déjà basse les années précédentes (contre 58 % en 2010).

[singlepic id=135 w=320 h=240 float=left]Pour le CISS, « L’affaire Mediator » qui défraie la chronique a eu une influence négative sur la confiance des Français envers l’ensemble des acteurs de la santé. Ainsi, plus des 2/3 des Français s’estiment moins confiants dans l’industrie du médicament depuis la mise à jour de l’affaire, et 62% des Français s’estiment moins confiants les institutions publiques. Les associations de malades et le corps médical en général sont également atteints : 45% et 43% des Français déclarent que leur confiance a été affectée. Pour 22% des Français interrogés, même leur propre médecin traitant est affecté d’une perte de confiance, « alors même qu’il s’agit traditionnellement d’une figure bénéficiant d’une image et d’une crédibilité presque inébranlables ».

Encadrer l’installation des médecins

Pour le collectif qui représente les associations de malades, les difficultés d’accès aux soins doivent également être prises en compte « pour que les français accordent à nouveau une confiance durable à leur système de santé ». Au regard des difficultés d’accès aux soins compte tenu de la mauvaise répartition géographique des praticiens, les Français sont près des 2/3 (65%) à affirmer qu’il faut « encadrer l’installation des médecins pour les amener à exercer dans les zones où ils sont absents » plutôt que d’ « augmenter les aides publiques versées aux médecins pour les inciter à exercer dans les zones où ils sont absents » (32%). Un Français sur cinq reporte ses soins du fait de des dépassements d’honoraires pratiqués par les médecins et 17 % renoncent du fait de l’obligation d’avancer le montant de la consultation. Deux questions que la Convention médicale, toujours au point mort entre l’assurance-maladie et les syndicats de médecins, devra régler.

Jean-Jacques Cristofari

(1) Sondage LH2 réalisé pour le CISS les 18 et 19 février 2011 par téléphone auprès d’un échantillon de 1 006 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus (méthode des quotas).

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Jean Jacques Cristofari
Jean Jacques Cristofari

Journaliste spécialisé en économie de la santé En savoir plus ...

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