by Jean Jacques Cristofari | 10 janvier 2011 22 h 33 min
La branche pharmaceutique a mieux surmonté la crise économique et financière mondiale que les autres secteurs d’activité. Après avoir marqué le pas à + 3,6 % en 2009, la croissance de la pharma mondiale s’est établie entre 4 et 5 % l’an passé, selon IMS Health. Pour cette année, le taux devrait remonter entre 5 et 7 % pour atteindre les 880 milliards de dollars. Une relance qui sera due pour l’essentiel à l’explosion des marchés émergents et en particulier du marché chinois du médicament.
Si le marché américain du médicament tient encore le haut du pavé, avec un CA supérieur à 300 milliards de dollars en 2009 et une part de marché mondial de 37,3 %, sa position est progressivement entamée par les pertes de brevets des grandes molécules et les mesures d’économies adoptées par les autorités américaines qui, comme l’ont déjà annoncé les Républicains désormais majoritaires au Congrès, devront sans doute renoncer aux principales dispositions arrêtées par la réforme Obama de la Santé. La solvabilisation d’une plus grande fraction du marché par élargissement de la couverture sociale aux plus démunis – 43 millions d’Américains sont en effet exclus du système de santé – pourrait en effet être remise en question et priver ainsi les big pharma américaines de nouveaux relais de croissance. Aussi, le salut de la pharma mondiale passera-t-il cette année pour l’essentiel par les pays émergents qui tirent fortement la croissance du marché : le CA des 17 principaux pays qui forment cette zone devrait, toujours selon IMS progresser de 15 à 17 % pour atteindre entre 170net 180 milliards de dollars. « A l’inverse des pays industriels développés, les marchés émergents profitent de dépenses de santé publiques élevées dans le domaine de la santé ainsi que d’un élargissement de la couverture sanitaire publique et privée à une fraction croissante de la population par lequel l’accès au médicament est amélioré », commente dans ce registre une récente analyse de la Coface Allemagne (1).
Le nouvel eldorado chinois
La Chine constitue à cet égard incontestablement le nouvel eldorado de la pharma mondiale. En moins de 5 ans, l’Empire du Milieu s’est ainsi hissé du 8ème au 5ème rang, avec un CA de quelque 3,9 milliards de dollars en 2009. En 2011, selon IMS, ce dernier devrait passer à 50 milliards de dollars, soit une progression de 25 %. Cette progression profitera d’abord aux génériques, qui sont fabriqués par des entreprises locales, mais également aux big pharma qui, à l’instar de Sanofi-aventis, misent résolument sur la Chine et sa nouvelle classe moyenne, ai pouvoir d’achat croissant et fortement attirée par les produits de l’Ouest. La part de marché de ces mêmes big pharma devrait ainsi se situer aux alentours de 20 % du CA réalisé sur la Chine.
La Russie, avec un CA de 17,1 milliards d’euros se maintient sous la barre des 10 principaux marchés mondiaux, du fait de dépenses de santé par habitant encore trop faibles (3 % du revenu moyen). La situation devrait cependant évoluer sous l’emprise des mesures adoptées en faveur d’une assurance-maladie privée comme de la modernisation des soins hospitaliers. Enfin, au Brésil, 10ème marché pharma mondial, les entreprises de la branche tirent profit de l’environnement économique positif et des revenus croissants de la classe moyenne. Mais la croissance du marché profite surtout aux génériques, qui ont progressé en 2010 de 22 %. « Le commerce y est fortement concentré et la bataille concurrentielle entre les 5 chaînes de pharmacies fait rage », commente la Coface.
Jean-Jacques Cristofari
(1) Märkte Aktuel, décembre 2010
Source URL: https://pharmanalyses.fr/pharma-mondiale-en-2011-la-croissance-passe-par-les-pays-emergents/
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