by admin | 13 mars 2012 13 h 45 min
[singlepic id=427 w=320 h=240 float=left]Avec un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros (en prix de vente officine) en 2011, les ventes par correspondance de médicaments et autres biens de santé progressent outre-Rhin de 8,4 %. En volume d’unités vendues, la progression est même de 10,2 %. En comparaison à un marché officinal qui, en Allemagne comme en France, stagne, les ventes de produits de santé réalisées via Internet connaissent un boom certain.
Les ventes de médicaments de « conseil » ou d’automédication officinale sont rigoureusement interdites en France et les syndicats de pharmaciens, dont les officines vivent depuis trois ans des pertes importantes de chiffre d’affaires et de marges (plus de 200 millions d’euros l’an passé) veillent au grain, tout comme l’Ordre national des pharmaciens, présidé par Isabelle Adenot[1]. Ce malgré une volonté exprimée en son temps par Roselyne Bachelot,[2] alors ministre de la Santé, d’autoriser la pratique. Pas question donc pour l’heure d’ouvrir le marché officinal (34 milliards d’euros en 2011) français à la concurrence sauvage des ventes par Internet. A lire les dernières données publiées cette semaine en Allemagne par IMS sur le sujet (1), on comprendra aisément leurs craintes. Car les ventes à distance réalisées par les officines allemandes – qui ont créé, il y a plusieurs années déjà à la demande du gouvernement en place, leurs propres sites Internet adossés à leur commerce en dur -, représentent déjà outre-Rhin 3 % de leur chiffre d’affaires total, qui s’élève en 2011 à 43,678 milliards d’euros (hors rabais et ristournes).
L’OTC, 57 % des ventes
[singlepic id=428 w=160 h=120 float=right]Sur un chiffre d’affaires de 1,293 milliard d’euros (en prix publics) réalisés en 2011, les officines de vente à distance ont ainsi vu leurs ventes progresser de 8,4 % contre une croissance du marché total des officines qui stagne à 0,1 %. L’essentiel des ventes via leurs sites Internet concerne des produits OTC (57 %, à 742 millions d’euros), suivis de médicaments soumis à prescription (27 %, à 343 millions d’euros), des produits cosmétiques et de soins du corps (10 %, à 125 millions), des produits de nutrition (2 %, à 21 millions), le solde se partageant entre différents biens médicaux (62 millions d’euros). Une diversification des ventes sur différents types de produits qui traduit l’importance croissance que prend le commerce à distance en Allemagne, commente IMS. Reste cependant que les faibles volumes de ventes réalisées par Internet ne suffiront pas à compenser les pertes enregistrées l’an passé dans les rangs des officines. De chaque côté du Rhin, la décroissance semble s’être durablement installée sur le marché du médicament.
Jean-Jacques Cristofari
(1) « Versandhandel mit Arznei- und Gesundheitsmitteln floriert weiterhin », IMS, mars 2012
Source URL: https://pharmanalyses.fr/allemagne-le-boom-des-ventes-de-medicament-par-internet/
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