by Jean Jacques Cristofari | 15 septembre 2010 23 h 41 min
[singlepic id=40 w=150 float=left]Le 31 mai dernier, dix présidents d’associations nationales qui oeuvrent dans le champ sanitaire et social ont adressé une lettre ouverte au président de la République. En ce mois de septembre, une cinquantaine d’organisations associatives du champ sanitaire et social tirent à leur tour la sonnette d’alarme et appellent à une mobilisation citoyenne pour la solidarité[1]. « Un appel citoyen pour un avenir solidaire et une société activement respectueuse des droits fondamentaux de chacun. »
Par une démarche qu’ils déclarent être « à la fois politique et gestionnaire », les 10 présidents de grandes structures associatives hexagonales entendent en mai dernier attirer l’attention des plus hautes autorités de l’Etat sur le poids que pèsent les associations de solidarité, soit 60 milliards d’euros et un million d’emplois salariés. « Elles jouent également avec le concours de millions de bénévoles un rôle majeur dans la préservation de la cohésion sociale et, plus particulièrement, à l’égard des plus vulnérables de nos compatriotes », notent les signataires de l’appel,[2] inquiets des mesures en préparation en vue de la réduction de la dette publique.
Maintenir les principes de la solidarité
Les associations concernées souhaitent alors que le programme de réduction des déficits publics soit déterminé de telle sorte « qu’il ne compromette pas les espoirs de retour à une croissance créatrice d’emplois ». Elles en appellent à la préservation des régimes d’allocations sociales, au moment même où certains mouvements associatifs, au nom de la « chasse aux fraudeurs d’allocations sociales », se lancent dans des nouvelles formes, à peine déguisées, de stigmatisation d’individus ou de groupes sociaux. « Nous ressentons sur le terrain une certaine désagrégation de ce qui unit traditionnellement les Français, des réflexes de repli sur des intérêts personnels et corporatistes de façon plus menaçante que jamais, des interrogations qui se multiplient sur la capacité des institutions à faire face aux changements », répondent à cet égard les présidents des 10 associations, dont le Pr. Jean-François Mattei, ancien ministre de la Santé devenu président de la Croix Rouge française (photo). « C’est pourquoi, ajoutent ces derniers, il nous paraît que les politiques sociales doivent s’efforcer de maintenir rigoureusement les principes de la solidarité qui caractérisent l’essentiel de notre système de protection sociale et qui entretiennent de manière très quotidienne pour nos compatriotes leur sentiment d’appartenance à une même communauté ».
Un nouvel appel à la solidarité
Aujourd’hui, ce sont une cinquantaine d’organisations associatives du champ sanitaire et social qui tirent la sonnette d’alarme et appellent à une mobilisation citoyenne pour la solidarité ! Les associations et citoyens sont appelés à se mobiliser et à rejoindre le mouvement en signant l’appel sur le site Internet : www.investirsurlasolidarite.org[3]
Montée des périls humains et sociaux
« Les conséquences sociales et humaines de la crise économique ajoutées à celles de la crise de l’endettement public préoccupent au plus haut point les associations chargées de la mise en œuvre des principes de la solidarité », font savoir les signataires de ce nouvel appel, qui constatent sur le terrain la montée des périls humains et sociaux. « Les politiques sociales paraissent toujours davantage subordonnées aux seuls objectifs économiques et, maintenant, aux seuls objectifs financiers », ajoutent ces derniers pour qui ce sont, inévitablement, les plus fragiles qui vont, les premiers, faire les frais de cette décadence de la solidarité (personnes handicapées, malades, personnes âgées, personnes en situation d’exclusion sociale et professionnelle…).
« Aujourd’hui, nos associations, qui s’efforcent de maintenir le lien social dans cette période troublée, sont mises en cause dans leurs missions, comme parfois dans leur existence, pour de multiples décisions désordonnées de réduction des financements publics. Qu’elles émanent de l’État, des collectivités locales, ou encore des organismes de sécurité sociale, les décisions, auxquelles s’ajoutent des réformes financières lourdes de conséquences, comme celle de la tarification des Établissements sanitaires et médico-sociaux, ne paraissent guidées par aucune cohérence, ni aucune autre logique d’ensemble que la réalisation d’économies. »
Ces associations de solidarité qui représentent des millions de personnes (adhérents, bénévoles usagers, salariés de nos services et établissements), estiment au total qu’il est « plus que jamais temps de reposer les bases d’une société dans laquelle la solidarité est partagée par tous ».
Source URL: http://pharmanalyses.fr/investir-sur-la-solidarite/
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